5 enfants en IEF

J’ai 5 enfants, qui ont actuellement 16 ans, 14 ans, 12 ans, 8 ans et 3 ans. Ma fille aînée a fait un an de petite section le matin, puis a commencé une moyenne section avant que nous commencions l’IEF en février 2009. Je suis moi-même professeur des écoles, en congé parental ou en disponibilité depuis 2007. J’ai d’ailleurs connu l’IEF par une collègue avec qui je discutais allaitement, portage et couches lavables en salle des profs ! Mon mari tenait au départ à ce que nos enfants aillent à l’école publique pour la socialisation. Il a changé d’avis après avoir accompagné des sorties scolaires. Nous avons vécu la déscolarisation avec un grand soulagement, ayant à l’époque 2 autres enfants plus jeunes dont un bébé. Fini la course pour être à l’heure ! A nous la liberté !

Nous avons pu accompagner mon mari en déplacement professionnel, faire plein de sorties, rencontrer plein de gens passionnants, jouer, lire, cuisiner, jardiner, se promener, vivre ensemble. Les premières années, nous faisions beaucoup de route pour rencontrer les familles parisiennes et faire des activités sportives ou culturelles avec elles. Puis, nous avons pu développer des choses plus près de chez nous, selon les envies de chacun chaque année. Les enfants ont développé leurs propres passions. Je prendrai un jour le temps de parler de certaines et de tous les apprentissages qu’elles ont suscité.

Nous avons toujours eu des rapports d’inspection conformes (du moins pour les rapports que nous avons reçus ; il en manque pas mal pour le niveau primaire). Au niveau primaire, les 2 premiers inspecteurs étaient vraiment ouverts d’esprit. La première venait seule, le second venait accompagné d’une conseillère pédagogique. Le dernier en poste est un peu plus pénible, dans le sens où il veut formaliser davantage le contrôle, avec l’enfant avec une conseillère pédago et nous avec lui. C’est plus musclé d’imposer le contraire, mais on y arrive. C’est difficile également avec lui d’obtenir que les inspections se fassent à notre domicile. Il est très à cheval enfin sur la progression « progressive et continue » dans chacun des domaines du socle, alors que nos enfants fonctionnent plutôt par bonds, avec parfois des pauses voire des retours en arrière. Mais on arrive à s’expliquer. En secondaire, c’est beaucoup moins sympa car les interlocuteurs changent chaque année, on ne sait pas à l’avance qui on va rencontrer. C’est un peu la loterie. On défend encore une grande part des apprentissages en informel, mais le formel les intéresse généralement davantage. Ils découvrent les rapports qu’on envoie juste avant de nous recevoir (c’est à nous de nous déplacer), n’ont pas le temps de les lire, et sont souvent très défiants de ce qu’on écrit. Ils cherchent à vérifier en posant des questions aux enfants.

Mon 3e fils a voulu plusieurs fois tester l’école. La 1e fois, il avait 4 ou 5 ans. Comme il insistait, j’avais fini par l’inscrire à l’école près de chez nous. Il y avait une sortie piscine la 1e journée et il adore la piscine. Sauf qu’il est revenu furieux car une grande partie de la séance se passe à grelotter sur le bord du bassin pour attendre son tour. Donc il n’a pas voulu y retourner, ce qui à l’époque m’arrangeait car nous étions souvent sur Paris et c’était compliqué de combiner avec des horaires d’école. Il a refait la demande à 10 ans. Nous l’avons inscrit pour un mois d’essai dans un collège Montessori. L’expérience lui a plu, mais il a trouvé cela beaucoup trop chronophage, donc n’a pas prolongé. Là, il a 12 ans et s’embête à cause des confinements successifs et de l’interruption des activités sportives, donc il en reparle, mais avec pas mal d’hésitations.

Ma fille aînée se prépare cette année pour les épreuves anticipées du bac en candidat libre. Comme nous n’avions pas fait beaucoup de travail formel, c’est quand même un gros morceau de se mettre à niveau. Elle travaille environ 2h par jour, sauf le WE. Ça peut paraître peu quand on pense au temps que représente la scolarité classique, mais c’est quand même pas évident à tenir. Alors que jusqu’à l’année dernière, nos temps de travail étaient assez décousus, nous avons mis en place depuis septembre des plans de travail hebdomadaires pour chacun des 4 aînés et nous faisons garder la plus jeune 4 matinées par semaine par une baby-sitter avec 2 autres petits d’une famille non sco voisine, car je souhaitais être disponible pour aider ma fille pour le bac. Du coup, les autres ont aussi 1h à 1h30 de travail régulier maintenant. Mon fils de 8 ans est assez autonome et ce système lui convient bien. Mes ados de 14 et 12 ans sont plus durs à mettre au travail. Et quand les enfants ne sont pas motivés, ils ne retiennent pas ce qu’ils font. Ça donne l’impression de gaspiller pas mal d’énergie pour rien. On maintient néanmoins ce système pour l’instant, sur les matinées.

A cause des couvre-feux, confinements, interruptions d’activités sportives, la vie sociale est plus réduite. Néanmoins, les enfants arrivent à voir certains de leurs copains, vont au skateparc, vont pêcher, bricolent, cuisinent, font du vélo, du trampo, s’occupent des abeilles et des animaux, jouent aux jeux vidéo, lisent, voient les grands-parents et l’arrière-grand-mère…

Sophie

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