Audition du 8 janvier

Compte-rendu de la visioconférence du 8 janvier 2021 d’une délégation d’associations et collectifs IEF avec les rapporteurs de la Commission spéciale

Instruction en famille et liberté d’enseignement : un régime d’autorisation est inacceptable

 

Vendredi 8 janvier 2021, nos associations et collectifs ont été auditionnés en visio-conférence par les rapporteurs de la Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la République.

Pendant deux heures, nous avons pu exposer nos craintes face à l’article 21 du projet de loi qui vise à supprimer le libre choix de l’instruction en famille (1). Certains députés se sont voulus rassurants, affirmant que l’interdiction de nos pratiques d’instruction en famille n’était plus d’actualité. Cependant, selon l’étude d’impact du gouvernement, ce projet de loi vise à rescolariser environ 30 000 enfants, démontrant que l’instruction en famille est plus menacée que jamais.

Nous avons répondu à de nombreuses questions des députés montrant leur intérêt à mieux connaître la réalité de nos familles. Les députés nous ont aussi questionnés sur nos attentes ou nos idées quant à l’amélioration du cadre actuel ou futur.

Nous avons réaffirmé que la seule solution possible était le retrait de cet article 21 du projet de loi :
une liberté fondamentale ne peut pas être soumise à autorisation administrative auquel cas il ne s’agit plus d’une liberté ;
le cadre législatif et réglementaire est suffisant, les inspecteurs ont les moyens de détecter d’éventuelles dérives ;
– cet article bafoue l’autorité parentale et les libertés individuelles. En effet, l’État veut imposer sa vision de « l’intérêt supérieur » de l’enfant, y compris contre la volonté des parents, sous peine de lourdes sanctions – six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende (2).

S’il n’est pas envisageable d’accepter de choisir la longueur de la corde à laquelle la liberté d’enseignement serait pendue dans le cadre de ce projet de loi destiné à lutter contre le « séparatisme », nous sommes en revanche tout à fait disposés à participer à un groupe de travail sur le sujet de l’instruction en
famille en lien avec le ministère de l’Éducation nationale, et notamment les inspecteurs.

Nous espérons avoir été entendus et continuerons à informer les parlementaires non seulement de l’impact délétère de l’article 21, mais aussi de la richesse qu’apporte la diversité éducative, et notamment l’instruction en famille, à la société et aux enfants qui en bénéficient.
Continuons à nous mobiliser : nos efforts auprès de nos représentants, qui font la loi, sont indispensables. Informés, députés et sénateurs seront en mesure de prendre leurs responsabilités et de montrer, en votant en faveur de la suppression de l’article 21, que le respect des principes de la République passe par le
respect des libertés fondamentales.

Les signataires

L’association LED’A
L’association LAIA
L’association CISE
L’association UNIE
Le collectif FELICIA
Le collectif EELM
Le Collectif Maintien-ief
L’association Liberté éducation

1- L’article 21 vise à rendre la scolarisation obligatoire pour tous les enfants dès trois ans en établissement scolaire. L’instruction en famille ne serait plus possible que sur dérogation soumise à autorisation administrative préalable annuelle.
(https://droit-instruction.org/2020/12/14/il-faut-sauver-linstruction-en-famille-position-commune/)
2- Ce projet est d’autant plus choquant qu’il n’est fondé sur aucune donnée objective, ainsi que l’a souligné le Conseil d’État. C’est pourquoi, le 30 décembre 2020, nous avions demandé un moratoire sur le sujet, afin de permettre que le processus démocratique soit respecté et que les parlementaires puissent légiférer sur une base rationnelle (https://droit-instruction.org/2021/01/05/demande-de-moratoire/). Nous n’avons pas encore eu de réponse.

Réponses complémentaires aux questions des députés suite à la table ronde du 8 janvier 2021

avec les rapporteurs de la Commission spéciale chargée de l’examen du projet de loi

confortant le respect des principes de la République

#suppressionArt49IEF

Début de la lettre…

Paris, le 24 avril 2024

Objet : Demande d’actions visant l’impact de l’article 49 de la loi n° 2021-1109

Madame la Ministre,

Avec la remise en cause du système déclaratif en vigueur depuis 18821, l’instruction en famille (IEF) est devenue une modalité éducative qui – bien que minoritaire – concentre les interrogations pour votre ministère : près d’une centaine de questions [annexe en pdf] lui ont été adressées par la représentation nationale, et nombreux sont les parlementaires qui consacrent une part de leur temps de parole pour souligner la gravité de la situation.

Aujourd’hui, nos collectifs et associations de parents instructeurs se sont unis pour vous adresser nos préoccupations quant aux récentes mesures réglementaires concernant l’instruction en famille, et solliciter des actions concrètes de la part de votre ministère. Notre démarche fait suite à votre récente audition devant la Commission culture et éducation du Sénat, laquelle a mis en lumière un besoin pressant de clarification quant aux implications du dispositif d’autorisation préalable instauré par l’article 49 de la loi 2021-1109.

Dans le but de favoriser un dialogue constructif et de parvenir à une compréhension partagée, nous avons donc compilé :

–> Suite… Lettre entière en .pdf.

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